Gérer l’imprévu, en médecine comme en finance
Rencontre avec le Dr Fabian Warzée, médecin spécialiste en médecine d’urgence, expert en traumatologie et spécialiste en médecine d’expertise et évaluation du dommage corporel. À travers son regard de clinicien, il nous livre une approche personnelle de l’investissement, façonnée par la rigueur de son métier, sa capacité à gérer l’imprévu et son désir de construire un avenir serein pour ses proches.
Être bien préparé, c’est traverser les tempêtes avec plus de sérénité — en médecine comme en investissement.

Dr. Fabian Warzée
Médecin spécialiste en médecine d’urgence, expert en traumatologie et spécialiste en médecine d’expertise et évaluation du dommage corporel
Une carrière médicale aux multiples facettes
« Passionné par la médecine, j’ai débuté ma carrière en chirurgie, séduit par la précision du geste, avant de me tourner vers la médecine d’urgence, qui offre une vision globale du patient et une grande diversité de situations. J’ai développé des services hospitaliers, explorés différentes approches de l’urgence et, depuis quelques années, j’ai ajouté une nouvelle corde à mon arc : la médecine d’expertise, qui consiste à évaluer les dommages corporels après un accident.
Je travaille également au SMUR (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation) pour garder un lien direct avec la pratique clinique. J’enseigne aux infirmier·ères en soins intensifs et urgences, et j’encadre des courses cyclistes depuis plus de dix ans. Autant d’activités qui nourrissent ma passion et me permettent de l’exercer sous de multiples angles. »
Quel a été votre premier contact avec l’investissement ?
« Dès la fin de ma spécialisation, j’ai ressenti le besoin de structurer mes finances. J’avais entendu parler à la radio de banques dédiées aux professions libérales, et cela m’a tout de suite interpellé. En médecine, on cherche le bon spécialiste pour chaque problème. Je pense que dans la vie, c’est pareil : il faut s’entourer de gens compétents dans leur domaine. J’ai donc choisi une banque privée qui comprenait mes besoins spécifiques, et je n’ai jamais changé depuis.
Ce choix n’était pas uniquement rationnel, il était aussi philosophique. Je voulais une relation de confiance, une vision à long terme, et non une gestion opportuniste. J’ai grandi avec cette banque, et elle m’a accompagné dans toutes les étapes de ma vie professionnelle et personnelle. »
Votre métier influence-t-il votre manière d’investir ?
« Oui, très clairement. En médecine d’urgence, on est confronté à l’imprévu en permanence. Il faut prendre des décisions rapides, mais réfléchies. Cette capacité à gérer le stress m’aide beaucoup dans ma vie d’investisseur. Quand les marchés chutent, je ne panique pas. Je sais que j’ai investi de manière intelligente et diversifiée. Je fais confiance à ma stratégie sur le long terme.
Une journée aux urgences, c’est comme une journée en bourse : on ne sait jamais ce qui va arriver. Même si on a un plan, il peut être chamboulé à tout moment. Il faut rester adaptable, mais garder une ligne directrice. C’est cette rigueur, cette capacité à ajuster sans perdre le cap, qui me sert aussi dans mes choix financiers. »
Vous parlez de « risque calculé ». Pouvez-vous nous en dire plus ?
« C’est une notion centrale dans ma pratique médicale comme dans mes investissements. En médecine, on prend des risques techniques, mais toujours en les maîtrisant. C’est pareil en finance. Je ne cherche pas à faire +30 % en un mois avec une stratégie agressive. Je préfère une croissance stable, intergénérationnelle.
Je suis père de famille, et ma philosophie est simple : je veux assurer l’avenir de mon épouse et de mes filles. Je ne prends pas de risques inconsidérés. Je prends des risques que je comprends, que je peux encadrer. C’est exactement comme dans mon métier : chaque acte technique est pesé, réfléchi, anticipé. »
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Quelle est votre philosophie patrimoniale ?
« Je suis plutôt une fourmi qu’une cigale. J’ai 44 ans, et j’ai toujours pensé au lendemain. J’ai structuré ma pension, prévu les aléas, et surtout, j’ai voulu que mon épouse et mes filles puissent vivre confortablement quoi qu’il arrive. Ma femme et mes jumelles sont le moteur de ma vie. Je veux qu’elles puissent réaliser leurs projets sans contraintes.
La médecine est une passion, mais ma famille est ma priorité. J’ai toujours voulu que, si quelque chose m’arrive, elles puissent continuer à vivre sans bouleversement. L’investissement, pour moi, ce n’est pas qu’une quête de rendement, c’est également une quête de sécurité. »
Comment vivez-vous les incertitudes économiques actuelles ?
« Personnellement, je suis serein. La demande dans mes deux domaines — médecine d’urgence et expertise médicale — est énorme. Je pense avoir fait mes preuves. Ma seule crainte serait un problème de santé qui m’empêcherait d’être là pour mes proches. Mais je ne vis pas dans la peur. Je suis d’humeur positive, je fais des projets, je profite de la vie de manière raisonnable.
Je suis conscient que le contexte économique est instable, mais je crois en la résilience. J’ai toujours été prudent, j’ai diversifié mes placements, et je m’appuie sur des conseillers compétents. Je ne suis pas du genre à vérifier mes portefeuilles tous les jours. Je fais confiance à la stratégie, et je me concentre sur mon métier. »
Vous parlez aussi de votre rôle dans l’expertise médicale. Quel lien avec la gestion financière ?
La médecine d’expertise m’a offert une autre vision de la santé : celle du dommage corporel, de la réparation, de l’évaluation. On y voit des vies bouleversées par un accident, des trajectoires familiales fragilisées. Cela m’a profondément ancré dans l’idée que la santé n’a pas de prix, et que la prévoyance est essentielle. Être bien préparé, c’est traverser les tempêtes avec plus de sérénité — une leçon que j’applique aussi à ma vie financière.
Je me souviens d’un patient dont le dossier semblait simple. Il m’a confié qu’il ne se sentait pas bien depuis plusieurs mois. J’ai recommandé un scanner, et on a découvert une lésion grave. Ce n’est pas mon rôle de traiter en expertise, mais parfois, il faut réorienter. C’est exactement comme en investissement : il faut savoir ajuster son plan, rester attentif aux signaux faibles, et ne jamais laisser les choses au hasard. »
Quel conseil donneriez-vous à un jeune médecin qui commence à investir ?
« Entourez-vous bien. Ne cherchez pas à tout faire seul. Comme en médecine, il faut savoir dire : “Je ne maîtrise pas, je vais demander l’avis d’un spécialiste.” Et surtout, pensez sur le long terme. L’investissement, ce n’est pas une course, c’est un marathon. Il faut de la rigueur, de la patience, et une vision claire de ce que l’on veut transmettre.
Et surtout, ne vous laissez pas griser par les promesses de rendement. La vraie richesse, c’est la sérénité. C’est de savoir que, quoi qu’il arrive, vous avez un filet de sécurité. Et que vous pouvez vous concentrer sur ce qui compte vraiment : vos patients, vos proches, votre passion. »