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Assurer la croissance d’une PME représente un défi de taille, notamment parce qu’il convient de se professionnaliser tout en poursuivant son expansion. L’étude de la Vlerick Business School sur la croissance des entreprises montre que de nombreux dirigeants restent trop longtemps cantonnés à un rôle opérationnel. Ils travaillent davantage « dans » l’entreprise que « sur » l’entreprise. Pourtant, élaborer une vision et une stratégie pour assurer une croissance durable est tout aussi essentiel que la gestion quotidienne.

5 constats édifiants

Les enseignements les plus significatifs de l’enquête ont été rassemblés dans le rapport intitulé « Les moteurs de croissance des PME ». En voici cinq conclusions clés, accompagnées des commentaires de Wannes Gheysen, responsable secteur entrepreneurs.

Wannes Gheysen : « En premier lieu, je tiens à souligner que les entreprises familiales constituent le socle de notre économie. Elles sont génératrices d’un nombre significatif d’emplois et d’innovations en Belgique.   Nos PME familiales recèlent un potentiel considérable. Il est temps de l’exploiter pleinement. Cependant, il est essentiel qu’elles ne se laissent pas paralyser par leurs propres atouts, mais qu’elles fassent le choix conscient de croître tout en préservant leurs valeurs. Saisissez les outils qui vous sont proposés et laissez-vous accompagner dans cette démarche de croissance. »

Conclusion 1

La flexibilité, les structures horizontales et l’approche personnalisée confèrent aux entreprises familiales une force indéniable sur les marchés de niche et en matière d’orientation client. Néanmoins, ce sont parfois ces mêmes atouts qui les empêchent de procéder à une augmentation d’échelle ou à une innovation stratégique.

Wannes Gheysen : « Les entreprises familiales savent souvent très bien ce qu’elles représentent. Elles privilégient une vision à long terme, investissent dans la consolidation des relations et bâtissent sur la confiance. Ces éléments constituent des points d’ancrage précieux, particulièrement dans un contexte économique imprévisible. »

Conclusion 2

Le mode de prise de décision constitue fréquemment un point de friction au sein des entreprises familiales. Celle-ci demeure concentrée entre les mains du fondateur ou de la direction familiale. À terme, cette centralisation engendre des difficultés de croissance : absence de délégation, décisions stratégiques reportées, succession mal préparée.

Wannes Gheysen : « Se professionnaliser ne signifie pas lâcher prise, mais plutôt élargir ses perspectives. En constituant, par exemple, un comité consultatif, l’entrepreneur s’enrichit de nouvelles perspectives et consolide sa position. Chaque pas vers davantage de transparence et de validation externe est bénéfique. »

Conclusion 3

La digitalisation reste un concept abstrait pour nombre de PME. Elles exploitent à peine le potentiel des données, de l’intelligence artificielle et de l’automatisation. Résultat : moins de flexibilité, des processus inefficients et des opportunités de marché manquées.

Wannes Gheysen : « La numérisation ne se limite pas à l’informatique ; elle vise également à créer de la valeur d’une manière nouvelle. Quiconque l’ignore perd le rythme du marché. »

Conclusion 4

Une culture chaleureuse et personnelle prédomine dans de nombreuses entreprises familiales, favorisant la loyauté et l’engagement. Cependant, l’absence d’une politique de ressources humaines formelle devient de plus en plus problématique, surtout dans un marché du travail tendu.

Wannes Gheysen : « Les RH sont aujourd’hui un domaine stratégique et non plus une simple fonction de support. Ceux qui aspirent à fidéliser et à faire progresser leurs collaborateurs doivent investir dans la professionnalisation et la raison d’être. Cela vous rendra non seulement plus attractif en tant qu’employeur, mais cela renforcera indubitablement votre leadership interne. »

Conclusion 5

Seule une faible minorité des entreprises interrogées collabore avec des investisseurs externes. Pourtant, l’impact des pourvoyeurs de capitaux ou des organes consultatifs externes est significatif. Ils apportent non seulement des ressources, mais aussi de la structure, une connaissance approfondie du marché et un réseau international.

Wannes Gheysen : « Il est compréhensible que les entrepreneurs souhaitent garder le contrôle. Mais collaborer avec des partenaires externes n’est pas incompatible avec ses propres valeurs. Au contraire, elle peut justement les renforcer. »