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Bank - Banque Van Breda

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Pension légale: ce qui change avec la réforme

La réforme fédérale des pensions, décidée en deux temps (accord de Pâques en avril et accord d’été en juillet 2025), marque un tournant important. Elle entre en vigueur progressivement à partir d’octobre 2025.

L’objectif est clair : elle vise à rendre le système plus équitable et durable, en encourageant ceux qui travaillent plus longtemps, et en limitant les avantages pour ceux qui arrêtent plus tôt. Pour beaucoup de professions libérales, dont les médecins, avocats ou architectes souvent indépendants avec des carrières longues mais parfois irrégulières — les conséquences seront bien réelles.

Voici ce que cela signifie concrètement pour professions libérales.

Un système de bonus-malus

Jusqu’à fin 2025, il existe encore la « prime Lallieux », une prime unique pour ceux qui partent plus tard que prévu. Dès 2026, ce système disparaît et laisse place à un mécanisme permanent de bonus-malus.

  • Le bonus: si vous travaillez après l’âge légal (66 ans), votre pension sera augmentée chaque année de travail supplémentaire.

    • Né avant 1963 → +2 % par an
    • Né entre 1963 et 1972 → +4 % par an
    • Né à partir de 1973 → +5 % par an

  • Le malus: si vous partez avant 66 ans sans carrière complète, votre pension sera réduite.
     
    • Né entre 1961 et 1965 → –2 % par an anticipé
    • Né entre 1966 et 1974 → –4 %
    • Né à partir de 1975 → –5 %

Pour éviter ce malus ou bénéficier du bonus, deux conditions sont nécessaires:

  1. Avoir au moins 35 années avec 156 jours de travail effectif par an.
  2. Totaliser 7 020 jours de travail sur votre carrière.

Autrement dit, 35 ans à mi-temps ne suffisent pas. Les périodes assimilées (maladie, congé de maternité, chômage temporaire, etc.) comptent aussi dans le calcul.

Exemples concrets:

  • Un médecin né en 1960 qui part à 68 ans avec 37 années de carrière : +4 % de pension.
  • Une avocate née en 1968 qui s’arrête à 63 ans après 33 années : –12 %.
  • Un notaire qui s’arrête à 65 ans avec 35 années complètes : aucun bonus, mais pas de malus non plus.

 

Moins d’indexation pour les pensions élevées

Toutes les pensions resteront indexées à l’inflation, mais plus lentement pour les pensions les plus hautes.

  • Jusqu’à 5 183 € brut/mois→ indexation complète.
  • Entre 5 183 € et 5 250 € → indexation partielle.
  • Au-delà de 5 250 € → augmentation forfaitaire de 36,17 €.

En clair, plus la pension est élevée, moins l’indexation sera avantageuse.

Continuer après 65 ans : de nouveaux droits

Beaucoup de médecins ou d’indépendants continuent après 65 ans, à temps plein ou à temps partiel. Jusqu’ici, ils n’acquéraient de nouveaux droits que s’ils avaient un revenu comparable à un indépendant à titre principal.

Dès octobre 2025, ce sera plus souple : tout indépendant actif après 65 ans cotisera comme en activité principale, et pourra donc augmenter sa pension future. Il sera aussi possible d’opter pour le régime actuel (« opt-out ») avec des cotisations moindres, mais sans nouveaux droits.

Le deuxième pilier aussi concerné

Les pensions complémentaires (PLCI, CPTI, EIP) sont également touchées :

  • Dès 2027, une contribution de solidarité de 4 % s’appliquera sur le capital supérieur à 150 000 €.
  • La cotisation Wyninckx passera de 3 % à 12,5 % si vous dépassez la règle des 80%.

En contrepartie :

  • Le plafond déductible pour la PLCI passe à 8,5 % en 2026.
  • La taxe de 4,4 % sur les CPTI est supprimée.

 

Que retenir ?

  • Travailler plus longtemps sera récompensé.
  • La pension devient moins automatique, plus liée à votre carrière.
  • Les pensions élevées sont moins protégées contre l’inflation.
  • Il est urgent de revoir votre stratégie pension, surtout si vous avez une carrière irrégulière ou partielle.

 

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